Le marais de Reilly

Le marais de Reilly s'étend de part et d'autre du cours du Réveillon. Il est aménagé (en partie) géré par le Conservatoire d'Espaces Naturels de Picardie-Hauts-de-France.
Ce domaine présente la particularité d'être en partie privé, mais ouvert au public par convention entre les propriétaires, le CENP et la municipalité de Reilly. A côté d'une flore classique de zone humide, s'y rencontrent des espèces plus rares, tant végétales qu'animales, dont certaines sont protégées en Picardie. Le marais est équipé de panneaux pédagogiques qui sont utilisés comme repères dans la présentation qui suit, ils sont pointés sur une carte particulière (points A à D). Il est clair que les espèces ne sont pas situées au point précis mais aux alentours de ces points.

Lien vers la carte Trie-Château

- Point A l'entrée du marais (2-0)
- La Baldingère faux roseau (2-1) (Phalaris arundinacea), grande graminée, au port aérien, ressemblant au roseau, mais de taille plus petite.
- Laîche à épis pendants, ou Carex, (Carex pendula) forme des touffes denses de feuilles assez larges et porte des épis espacés et retombant. Très présent au début du cheminement du marais.
- L'aulne glutineux (Alnus glutinosa), arbre familier des zones humides, est abondant dans le marais ; il porte longtemps ses chatons (inflorescences) mâles, allongés et pendants, et ses cônes (glomérules) femelles, renflés et dressés, très caractéristiques.
- Le Phragmite, le classique Roseau (Phragmites australis), est très abondant au bord des pièces d'eau, d'où leur nom de roselières. Il était (est encore) exploité pour confectionner les couvertures en chaume.
- Le Scirpe des bois (Scirpus sylvaticus) est devenu peu courant, en régression. Il était utilisé pour l'empaillage des chaises.
- La Grenouille agile (Rana dalmatina) se rencontre assez souvent dans le marais, elle est toutefois rare et protégée en France (comme tous les Batraciens).
- L'Agrion délicat (Ceriagrion tenellum), sorte de petite libellule, fait aussi partie des espèces rares. Il se déplace peu, ce qui le rend difficile à observer.

- Point B le grand chemin, partie nord
- Le Marisque(Cladium mariscus) est une Cypéracées, comme les Carex ; il est devenu rare par dégradation de ses milieux de vie. Il était occasionnellement utilisé pour réaliser des couvertures en chaume, au même titre que le roseau. Attention ! Ses feuilles sont coupantes comme des rasoirs.
- La Laîche espacée (Carex remota) croît aux bord de l'eau et se caractérise par ses épis très espacées le long de la tige.
- La Lysimaque ponctuée (Lysimachia punctata) se distingue de la Lysimaque commune par le dessous de ses feuilles d'apparence ponctuée en raison de la présence de nombreuses petites glandes. Elle a une belle floraison jaune, dense.
- Le Satyre puant (Phallus impudicus) est un champignon assez fréquent le long du chemin. Il doit son nom à sa ressemblance avec un sexe mâle humain. Il atteint 20cm. Ajoutons qu'il dégage une odeur puissante de charogne.
- Le Satyre des chiens (Mutinus caninus) ressemble au précédent, mais de taille plus modeste.
- La Dolomède (Dolomedes sp., peut-être fimbriatus) est une araignée aquatique. Ses pattes fines lui permettent de se déplacer sur l'eau où elle chasse ses proies. Elle peut aussi se déplacer sous l'eau.


- Point C le grand chemin, partie sud
- Le Colchique d'automne (Colchicum automnale) est une plante à bulbe, ponctuellement abondant le long du chemin. Au printemps ne s'observent que des touffes denses de feuilles charnues, au cœur desquelles se trouve une capsule contenant les graines. A l'automne suivra une nouvelle floraison, après disparition des feuilles.
- Le Dryoptéris des Chartreux (Dryopteris cartusianorum) est une fougère peu fréquente, reconnaissable par ses frondes munies d'une longue tige et à ses folioles finement dentées.
- Le Cyathe strié, ou Nid d'oiseau, (Cyathus striatus) est un curieux petit champignon (Ø 1cm) proche des vesces de loup. Il vit sur les feuilles mortes, bois pourrissant, en placage de plusieurs individus. De forme conique, creuse, formant une coupe à bord cilié semblant contenir des "œufs", tel un nid. Ces œufs sont en fait des sacs à spores. Il faut avoir l'œil pour l'observer et… ne pas marcher dessus !
- La Laîche de Maire (Carex mairii) est une rareté, protégée en Picardie. C'est un petit carex, discret qui a besoin d'aires dégagées.
- Le Mouron délicat (Anagallis tenella) est également une espèce très rare et protégée en Picardie et dans plusieurs autres régions de France. La photo ne doit pas tromper, ses fleurs sont très petites (Ø5-6mm)
- Le Potamot coloré (Potamogeton coloratus) est tout aussi rare et protégé. Il est en régression à cause de la restriction de ses milieux de vie (on parle d'eutrophisation). Il a besoin d'eaux claires, faiblement courantes ou stagnantes. Il doit son nom au rougissement caractéristique de ses feuilles à l'automne. Il est bien exposé dans le fossé qui longe le chemin.
- L'Écrevisse à pattes blanches, ou à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) est un Crustacé d'eau douce en voie de disparition. Il est étroitement surveillé (liste rouge). Il est présent dans les eaux courantes du marais où il apprécie les fonds graveleux.

- Point D l'allée des Moutons
- La Benoîte des ruisseaux (Geum rivale) est bien reconnaissable avec ses jolies petites clochettes retombantes de teinte rose saumoné. Elle est rare, très localisée. Elle est observable dans le fossé de l'Allée des Moutons. Surtout : ne pas cueillir !