Le Fayel : Le Bartonien
Le Fayel de Boubiers était considéré comme un gisement typique du Bartonien. Le site a aujourd’hui disparu.
Le Bartonien, tirant son nom d'une localité anglaise (Barton), est l’étage qui succède au Lutétien. La mer qui se dépose alors est moins étendue que celle du Lutétien. Elle contourne le dôme de l'Artois et le Pays de Bray. Le climat est chaud.
Les dépôts nettement marins du Bartonien inférieur appelé Auversien sont visibles à environ huit kilomètres au sud de Chaumont-en-Vexin ; ils s’étendent selon une ligne Le Fayel, Hadancourt, Lierville, Le Bellay.
Les sables du Fayel ont été étudiés dès le début du XXème siècle par Chédeville dans des sablières aujourd'hui entièrement disparues. Nous disposons d'une coupe réalisée par Raymond Pillon. Le gisement était constitué d'une alternance de lits de coquilles souvent roulées et de sables coquilliers à stratifications entrecroisées. Au Fayel, la puissance des sables marins ne dépassait pas trois mètres mais ils abritaient environ 400 espèces de fossiles ainsi qu’une belle et abondante variété de coraux. C'est à la base des sables quartzeux, fins, verdâtres, renfermant des galets bien roulés de silex, que fut récoltée la majeure partie des nombreux fossiles, exposés au Musée Raymond Pillon de Chaumont-en-Vexin.
Au-dessus, les sables sont plus ou moins rubéfiés (colorés en rouge), sans fossile, les coquilles étant probablement dissoutes. Ils contiennent des lentilles de grès très durs à surfaces irrégulières, bosselées, dites framboïdes que les vieux auteurs ont qualifiées "d’aspects fantasques représentant quelquefois des fantaisies bizarres". Ces grès ont parfois conservé des traces de racines témoignant d’anciens sols parsemés d'étangs qui pouvaient abreuver des mammifères tel le Paleotherium voisin du tapir actuel et témoignant du retrait de la mer.
Rédaction : Thiéry Maille 01/2020