Chaumont-en-Vexin : La Troësne

La Troesne s'épanche largement sur le territoire Chaumontois. Elle alimentait jadis un marais tourbeux qui a été drainé au XVIIIème siècle afin, entre autre, de lutter contre la malaria qui sévissait alors.

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A son entrée sur la commune, la Troësne a déjà parcouru 12 km depuis sa source au Petit-Alleré, sur la commune de Neuville-Bosc, dont 11 à une altitude de 60m environ. Ses eaux sont captées par le canal de Marquemont creusé en 1784 dès son débouché en fond de vallée. Arrivée à Chaumont, une partie s'en détache et retrouve son indépendance. Au Moulin Baudet, elle se sépare en deux bras. Celui de gauche est qualifié de "T. haute", car coulant un mètre plus haut que celui de droite qui est donc dit "T. basse".

La Troësne haute va courir derrière le couvent des Récollets (actuelle mairie) où elle desservait des lavoirs. Elle s'engouffre ensuite sous les maisons de la rue de l'Hôtel-de-Ville au niveau du Pont Piquet. Elle réapparait à l'impasse des Marais puis rejoint la Troësne basse.

C'est à l'arrière de la place de la Foulerie que la Troësne basse conflue avec le canal de Marquemont où jadis l'on canotait et péchait anguilles, truites, écrevisses Celle-ci reçoit le ru du Moulinet né des terres du domaine de Rebetz et qui passe au-dessus du canal par un petit aqueduc.

Au sortir de la ville, la Troësne retrouve la totalité de ses eaux et son seul affluent de rive gauche celui du Bras d'Or dont le nom viendrait de la découverte d'un bras de statue en or massif. Ses eaux abondantes ont permis très tôt l'installation de moulins, dont un existe encore rue du Bras-d'Or. Son cours qui borde la Cuesta d'Ile-de-France est subséquent. Les écoulements conséquents suivant le pendage des couches géologiques se font par des talwegs creusés dans la craie campanienne. Ils ne se manifestent que lorsque les nappes sont remontées ou lors de très gros orages. Ces évènements sont rares. Le ru du Cailhouet n'a coulé qu'une fois en 30 ans tandis que les violents orages de mai et août 1997 activaient le talweg de La Pommeraie, dévastant les habitations construites en son travers. Depuis, des aménagements ont été créés afin de pallier à ce genre d'évènements.

A Chaumont, la Troësne marque la frontière entre Vexin Français et Pays de Thelle.

Sur la rive gauche, au pied de la cuesta, les constructions traditionnelles sont en calcaire lutétien, c'est le Vexin. Sur l'autre rive, les maisons sont en briques façonnées à partir des argiles picardes; c'est le Pays de Thelle !

Le marais qu'alimentait l'Intine, nom médiéval de la Troësne, a servi de refuge aux chaumontois après le troisième incendie de la forteresse. Il a également séparé le territoire en deux seigneuries, celle de la Tour au Bègue sur la rive gauche et celle de Rebetz sur la droite.

Rédacteur : Thiéry Maille 07/2019