Chaumont-en-Vexin : La flore des murs (1)
Présenter la flore, très riche, de Chaumont-en-Vexin serait trop long. Aussi avons-nous choisi de montrer la flore des murs, assez particulière et visible partout en se baladant. Les murs de Chaumont sont anciens (XVIIIème siècle), parfois classés. Ils sont construits avec des blocs de calcaire du Lutétien et quelques rognons de silex de la craie. Ils sont cimentés par un mortier rustique assez friable d’où des effondrements locaux. Ils constituent un micromilieu (facilité d’enracinement, conservation de la chaleur, due à l’ensoleillement, et de l’humidité) favorable à une flore spécifique de substrat pierreux, mais ils accueillent aussi de nombreuses espèces opportunistes, comme des coquelicots.
Les plantes ne sont pas repérées précisément, les étoiles vertes sur la carte indiquant les zones d'intérêt.
■ La Flore de substrat pierreux
Ce sont des plantes inféodées qui ne se rencontrent que sur les vieux murs ou sur des rochers.
- Le Centranthe rouge , souvent appelé Valériane (Centranthus ruber), est un habitué des vieux murs, ici à la sortie de Chaumont en direction de Méru.
- La Chélidoine (Chelidonium majus), courante, se reconnait par son latex orange, très souvent accrochée aux murs, mais pousse également au sol. Elle est présente partout.
- La Corydale jaune (Pseudofumaria lutea), agrémente les murs de touffes à fleurs jaunes abondantes, elle est peu fréquente (Bailliage).
- La Cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis), appelée aussi "Ruine de Rome" est une plante tombante, à fleurs violettes délicates. Elle est présente partout.
- La Drave printanière (Erophylla verna) forme des tapis bas à fleurs blanches. A l'intersection du mur du Bailliage et du trottoir.
- L'Épervière des murs (Hieracium murorum) est peu fréquente. Elle se reconnait aux poils glanduleux noirs qui garnissent les bractées du capitule à fleurs jaunes (rue de Laillerie, mur de la Compassion)
- La Fumeterre grimpante (Fumaria capreolata), espèce très rare en Picardie, ici sur un mur de la mairie
- Le Lierre (Hedera helix), omniprésent, fleurit à la fin de l'hiver, source tardive de pollen pour les abeilles.
- La Linaire couchée (Linaria supina) est une espèce rare à port rampant. Elle est présente très localement sur le mur de la rue du Jard.
- l'Orpin brûlant (Sedum acre) est une petite plante succulente (grasse) qui orne les murs de ses touffes denses à fleurs jaunes. Fréquent partout.
- l'Orpin réfléchi (Sedum rupestre), moins courant que le précédent, ses tiges retombantes se terminent par de petits bouquets (corymbes) de fleurs jaunes également (rue du Jard).
- La Pâquerette des murailles ou Vergerette de Karvinski (Erigeron karvinskianus) est une espèce introduite, naturalisée. Floraison blanche à rosâtre (mur de la Mairie, le long de la Troësne).
- La Pariétaire de Judée (Parietaria judaica), de la famille de l'Ortie, fréquente partout, tombante quand elle est accrochée sur des murs. Son toucher est désagréable, comme collant .
- Le Pâturin comprimé (Poa compressa) est une des rares graminées (herbes) inféodées aux vieux murs (rue du Bras d'Or, mais assez fréquent)
- Le Saxifrage à trois doigts (14) (Saxifraga tridactylites), très petite espèce à feuilles et fleurs très délicates. Assez fréquent.
■ La Flore opportuniste (non exhaustif)
Ce sont des plantes qui se rencontrent occasionnellement sur les murs.
- L'Arbre aux papillons (Buddleia davidii), très florifère, parfois envahissant, s'implante occasionnellement au sommet des murs.
- Le Brome stérile (Bromus sterilis), graminée (herbe) très courante.
- Le Grand Coquelicot (Papaver rhoeas), fréquent partout par place, fruits (capsules) plutôt arrondis et glabres.
- Le Coquelicot argémone (Papaver argemone), assez rare, se reconnait à ses stigmates d'un beau bleu et à ses fruits (capsules) allongés et garnis de poils. Présent au pied du mur nord de la rue du Bras d'Or, où il est régulièrement arraché !
- Le Coquelicot douteux (Papaver dubium), assez rare, observé une fois en bas de la rue Jean Lefèvre (correspond à la photo), fruits (capsules) allongés et glabres.
- Le Lamier amplexicaule (Lamium amplexicaule), plutôt habitué des zones humides, il se niche parfois dans des anfractuosités.
- Le Millepertuis perforé (Hypericum perforatum), très fréquent,… même sur les murs qu'il orne de ses fleurs jaune d'or. En divers endroits de la rue Émile Deschamps. Il doit son nom à ses feuilles qui semblent perforées. En fait, il s'agit de petites glandes parfaitement transparentes.
- Le Myosotis hérissé (Myosotis ramosissima), peu fréquent, observé rue du Bras d'or, totalement garni de poils.
- La Vipérine (Echium vulgare), courante, espèce à tige dressée, garnie de nombreuses fleurs bleues. Une belle série pérenne rue du Jard.
Rédacteurs : Philippe Ott d’Estevou et Marie-Christine Le Pezennec