Mesnil-Théribus : Mary Cassatt, peintre impressionniste

Honorer et perpétuer la mémoire de Mary Cassatt -peintre impressionniste d'origine américaine, 1844-1926- installée au Mesnil-Théribus, petit village du Nord de la France, en région des Hauts-de-France, est donc le cœur de la mission de l’association.

Sur les conseils du peintre Camille Pissarro, installé à Éragny-sur-Epte, Mary Cassatt envisage dans les années 1890 de louer une résidence d’été dans le Vexin.
Elle s’installe tout d’abord pour trois étés (1891 à 1893) au château de Bachivillers où elle reçoit une commande inattendue pour le Pavillon de la femme à l’Exposition universelle de Chicago de 1893 : la réalisation d’un décor mural monumental ayant pour sujet une allégorie à la gloire de la femme moderne. Ce projet est une initiative du couple Potter et Bertha Palmer qui milite pour la propagation de l’art aux Etats-Unis et pour l’émancipation de la femme dans la société avec Lousine Havemeyer. Après quelques hésitations devant l’ampleur de la commande, elle accepte et installe son atelier dans l’immense bûcher près du château. Elle fait même construire un fossé assez profond pour peindre et manipuler le triptyque, aujourd’hui disparu. Seul témoin de ce travail intense, la toile Jeunes femmes cueillant des fruits, inspirée du panneau central. Elle enverra l’œuvre en 1893 à Chicago, mais n’assistera pas à l’inauguration.

Malheureusement Mary Cassatt ne pourra rester à Bachivillers car le propriétaire se marie et sa jeune épouse ne veut vivre que dans le château. Fort désappointée, elle doit chercher un nouveau lieu de villégiature.
Elle fait donc en 1894 l’acquisition du château de Beaufresne au Mesnil-Théribus, village voisin de Bachivillers et s’y installera principalement l’été jusqu’à sa mort.
Dans ce domaine d'une dizaine d'hectares, traversé par un petit cours d’eau "le Ru du Mesnil" qui prend sa source dans le village, de grands arbres, des pelouses, prés et bois constituent un écrin de verdure où s’élève le château, une bâtisse en briques rouges de la fin du XVIIIème siècle.

Mary Cassatt a trouvé au Mesnil-Théribus le lieu de villégiature qui comble tous ses désirs : une demeure accueillante pour sa famille et ses amis, la proximité de Paris par le train, le charme et la luminosité de la région, la possibilité de disposer d’un atelier pour réaliser ses gravures, des modèles pour ses tableaux de mère et enfant.

Elle y séjourne tous les étés jusqu’à sa mort en 1926, n’effectue pas de grandes transformations architecturales, mais a beaucoup investi dans l’aménagement et le confort intérieur (chauffage central, salles de bain). Elle fait planter des arbres remarquables que l'on peut encore admirer dans le parc. Elle contribua à la renommée des Roses de Picardie en créant une roseraie dans son jardin qui n'avait qu'un seul rival à Gerberoy, où vivait depuis 1903 le peintre Henri Le Sidaner. Miss Cassatt, comme la nomme les habitants du Mesnil-Théribus, reste une personne un peu distante, mais fort généreuse.
Cette Américaine : "Je suis Américaine, disait-elle, nettement et franchement Américaine. Cependant ma famille est d’origine française … ma mère de culture française" a participé à la destinée de son village en soutenant la création d’une classe et d’un poste d’institutrice et a choisi de reposer au cimetière du Mesnil-Théribus avec une partie de sa famille.

Rédaction : M.-C. Maufus pour l'association "Les Amis de Mary Cassatt" 06/2021

Pour en savoir plus sur l'artiste et sur l'association :
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