Parnes : Eglise
Dédiée à St Josse à la suite du dépôt de ses reliques par Henri Ier en 1050, la construction de l'église actuelle débute en 1089 en lieu et place de l'église Saint-Martin. "Qui la connait ? Elle rendrait la foi à un incroyant". "Il me semble n'avoir jamais rien vu de plus parfait dans la simplicité" s'exclamait Julien Green en 1961.
Classée aux Monuments Historiques en 1913.
Peut se visiter sur demande à la mairie.
Faisons le tour de ce monument dont la description prendrait plusieurs pages tellement il est riche !
Le portail flamboyant relève de l'école de Gisors, celle de Robert Grappin. Il a été installé vers les années 1530 et conserve la facture que l'on retrouve à Chaumont.
Il s'insère entre les deux premiers contreforts méridionaux sculptés. La voussure inférieure est ornée de pampres et à son sommet, d'un Christ bénissant. La voussure médiane accueille les statuettes de dix des Apôtres ; la plupart ont été décapitées à la Révolution. La voussure supérieure est ornée de ciselures. Les statues de Saint-Jacques et une Vierge à l’Enfant ; aujourd'hui à l'abri à l'intérieur de l'église prenaient place dans les grandes niches encadrant le portail.
On remarque aussi, coincé entre l'extrados et la base du gâble, des petits génies ainsi qu'au sommet de l'accolade, une curieuse urne du style XVIIème siècle.
Au-dessus du linteau, trois arcatures vides limitées par des pilastres doriques recevaient les statues en bois de la Vierge de douleur et de Saint-Sébastien. Eux aussi ont été mis à l'abri à la sacristie. Enfin, comme à Chaumont, le fronton du tympan avait été vandalisés pour que s'y inscrive la profession de foi à l'Etre Suprême.
Au-dessus des vantaux du portail, des bas-reliefs en bois permettent de reconnaître, sur celui de gauche : Saint-Pierre, Sainte-Anne et Marie, Sainte-Barbe et Saint-Etienne. A droite Saint-Jean-Baptiste précède Sainte-Marthe, Sainte-Marie-Madeleine et Saint-Paul.
Quittant le portail, on suit le mur gouttereau qui longe le collatéral sud. Il est appareillé en calcaire extrait de la carrière des Boves. Les contreforts sont scindés par des larmiers dont le plus haut soutien un clocheton flamboyant d'où s'échappent une chimère. Trois fenêtres illuminent le collatéral et la nef côté sud. Initialement, elles descendaient jusqu'aux larmiers d'entre-contreforts.
Surmonté d'une élégante horloge, le pignon du croisillon a été "modernisée" comme l'atteste la trace d'une fenêtre en plein cintre romane bouchée au-dessus de la fenêtre flamboyante. Le cordon de billettes qui en soulignait la base, comme le contrefort du milieu sont eux aussi romans comme le contrefort plat qui nous conduit au mur gouttereau de la chapelle sud. Deux fenêtres s'y ouvrent, séparées par un contrefort. Au-dessus de chacune d'elles, une corniche à sept arcatures abrite des têtes sculptées dont les coiffes nous ramènent au XIIIème siècle. Le contrefort à gauche du croisillon reçoit la plaque funéraire du charron Jehan Legault décédé le 18 février 1521. Les détails de cette plaque montrent en haut le jugement dernier, le Christ au centre, à gauche la Vierge de douleur, à droite Saint-Jean. Sous la nuée, deux anges entonnent les trompettes de la renommée ; à gauche, les anges extraient les défunts de leurs tombes. Les damnés subissent les affres de l'Enfer tandis que des proches prient pour le salut de ceux qui les ont quittés ; à droite un ange conduit le trépassé vers le Purgatoire.
Le pignon de l'Est comprend une ouverture qui semble d'origine. Une gargouille évacue les eaux de la noue entre la chapelle et l'abside. Elle date de 1619. Quant à la fenêtre, elle a été bouchée au XVIIème siècle.
Continuons notre remontée dans le temps en arrivant à l'abside. Comme la trahissent ses fenêtres en plein-cintre, elle relève du roman. Elle se distingue par sa corniche qui repose sur une série de corbeaux sculptés de têtes animales ou humaines dont les manquantes ont été remplacées par des blocs mal taillés. A l’intérieur de l’église son mur est bien en arrondi et formé d’une suite d’arcatures romanes. Curieusement, son sol est situé un mètre plus bas que celui de la nef.
Le collatéral nord était ouvert par un portail flamboyant. Ses piédroits sont de fines colonnes de section carrés surmontés de pinacles. Ils soutiennent un arc en anse de panier surmonté d'une accolade axée sur la baie. Une fleur d'acanthe orne l'intersection de l'arc d'avec l'accolade.
Encore roman, le clocher, de plan carré, s'élève à la croisée du transept. La partie en pierre est percée de deux baies géminées en plein cintre. L'étage supérieur et la flèche ardoisés sont datés du XVIème siècle. Derrière les abat-sons résident les cloches Jeanne Athenais, Victoire Ursuline, Françoise Virginie et Louise Onézime depuis 1837.
A l’intérieur, le mobilier est riche et diversifié, notamment :
- Un baptistère du XVIIème siècle, à vasque recouverte de plomb ;
- Dais de fonts baptismaux daté de 1699 ;
- Diverses statues dont Saint-Josse, en pierre peinte datant du début du XIVème siècle ; nombreuses représentations de la Vierge; statues en pierre, polychromes à l’origine, de Saint-Jean et Saint-Jacques. - Une pierre tombale non attribuée (illisible), du XVIème siècle.
Les murs recèlent de nombreux graffitis que l'on peut rechercher et interpréter selon ses références... ou son imagination., calvaires, blasons, … certains sont probablement très récents (croix de Lorraine ?).
A l'arrière de l'abside, une maison occupe l'ancien prieuré dont une ouverture ogivale est encore visible. Sa fondation remonte à 1066 par Foulques de Chaudry. Le site a conservé la grange aux dîmes médiévale et, dans la cour, une ancienne meule à grains.
Rédaction Thiéry Maille
Pour en savoir plus ;
Pierre Poschadel
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Josse_de_Parnes
Dominique Vermand
https://www.eglisesdeloise.com/monument/parnes-eglise-saint-martin-et-saint-josse/