Chaumont-en-Vexin : Bertichères
De la voie romaine devenue plusieurs siècles plus tard l'"Allée des Princes" aux rives de la Troësne s'étend le domaine privé de Bertichères.
Le plan terrier du domaine est exposé au Musée Raymond Pillon de Chaumont-en-Vexin. Si la dédicace du château de Bertichères "à une Berthe si chère" n'est qu'une belle légende, il n'en reste pas moins que ce domaine, traversé par la Troësne et le Bras d'Or qui s'y jette, est plein de fraîcheur et de charme. De la route départementale à la grille d'entrée, une majestueuse allée bordée d'une rangée de tilleuls centenaires conduit vers la demeure et son parc aujourd'hui destinés au golf et à l'équitation.
Sur la gauche de l'entrée se révèle un pavillon Louis XIII d'inspiration flamande en moellons dont les chaînes et les encadrements sont en bossage. Une lucarne à fronton circulaire agrémente la toiture à quatre pentes du pavillon.
L'implantation du château ne semble pas antérieure au XVème siècle. Quels étaient les biens possédés au XIIIème siècle par un certain Gauthier de Robertichires, vassal de Jean de Gisors, les archives en restent muettes. Il semblerait que le premier à s'y installer aurait été Antoine de Chaumont-Quitry connu en 1476. Il resta dans la famille jusqu'en 1664 puis, par l'intermédiaire d'Anne-Geneviève de Bourbon, aux Bourbon-Conti. En 1781, il passe chez les du Pille, dont le Baron André du Pille (1763 - 1842), qui fut député de l'Oise, qui le conservent jusqu'en 1848.
Du château d'origine, il ne reste qu'une tour du XIVème siècle dont l'intérieur conserve une pièce voutée sur croisée d'ogives avec pendentif sculpté. Il fut reconstruit au XVIIème pour Monsieur, frère du roi. On y voit une tour angulaire, cylindrique et massive, percée de baies carrées. Le corps est de style renaissance mais une restauration de 1845 lui a fait perdre ses caractéristiques architecturales.
Une grange aux dimes aujourd'hui en réfection ornée d'une statue antéfixe, un colombier et le pavillon Louis XIII gardent le souvenir des constructions qui accompagnaient le château primitif. Sur le green se détache une chapelle du XI ou XIIème siècle. Elle est placée sous le patronage de Saint-Eutrope dont la notoriété s'est diffusée par le pèlerinage de Compostelle. C'est ce qui nous est parvenu d'un ermitage dont les bâtiments et l'église subsistaient encore en 1780 avec vraisemblablement son cimetière. Le plan terrier du domaine montre la source alimentant une petite pièce d'eau et les jardinets qui bordaient l'édifice. Deux ermites ont laissé un souvenir, Antoine Delaunay qui s'y retira en 1676 et Charles Butel qui y mourut en 1714. On raconte qu'un troisième avait trouvé refuge dans ce qui était devenu des ruines et qu'il se nourrissait des lapins de la garenne... Le pèlerinage du 30 avril a toujours lieu. Jadis renommé pour obtenir la guérison des petits enfants par l'entremise des eaux d'une source qui surgit à côté, il est aujourd'hui l'occasion de partager des brioches et autres friandises.
Aujourd’hui, le domaine comporte un golf au parcours "montagneux" et un centre équestre réputés.
Des manifestations locales ou internationales (Royal Jump) y sont régulièrement organisées.
Pour en savoir plus sur les activités du lieu :
http://www.golf-de-chaumont.com/index.php/fr/ Rédaction : Thiéry Maille 11-2019