Rue de l'Hôtel de Ville
En quittant l'Hôtel-de-Ville, trois itinéraires conduisent à l'église St Jean-Baptiste : partir vers le plateau en direction de Paris, emprunter la sente pentue "des Bauers" ou descendre vers le centre-ville par la rue de l'Hôtel de Ville. C'est ce dernier que nous allons suivre.
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Jadis route de Liancourt puis de Paris, la rue de l'Hôtel-de-Ville est l'une des plus anciennes de Chaumont et contribue à l'encerclement de la butte. Elle enjambe la Troësne qui, canalisée, passe sous la rue. Le Pont Piquet, qui a été restauré récemment, permettait aux villageois de traverser la rivière. Mal protégé, ce franchissement connu de nombreuses noyades. C'est de cet endroit qu'en 1926 Lucien Pissaro, fils du grand Camille, peignit une vue de l'église.
La maison du numéro 38 a conservé son porche et sa porte du XVIème siècle, de belle facture.
La maison des numéros 36-34 date du XVIIème siècle. On y remarque les pilastres qui entourent le portail et ses fenêtres à meneaux. Il est vraisemblable qu'il s'agisse de l'ancien presbytère de la paroisse St Jean-Baptiste... Comme d'autres habitations, elle possède une porte charretière pour les chevaux et une porte piétonne.
La plus vieille maison actuelle est au numéro 30. Elle remonte au règne de Louis XIII, soit à la première moitié du XVIIème siècle.
Au numéro 28 se trouve la maison Séguier. Fille de François-Claude, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis et maréchal des camps et armées du roi, Françoise fut bientôt suspecte aux yeux des révolutionnaires bien qu'elle eût accueilli J.J. Rousseau et répandu ses largesses à de nombreux indigents, elle dut quémander un certificat de civisme pour vivre en paix. Spirituelle et musicienne accomplie, elle décéda en 1802.
C'est sous ces constructions que coule le bras de la Troësne qui ressort après la place du vieux marché. Sur le trottoir d'en face, la maison du numéro 17 longe la ruelle de la Chapelle. Ce nom évoque l'édifice dédié à St Jean l'Evangéliste et consacré en 1630 par l'archevêque de Rouen. Elle permettait aux fidèles en mauvaise santé, dont l'accès à l'église St Jean-Baptiste était rendu difficile, de pratiquer leur foi. Ce rôle est désormais dévolu à la toute nouvelle (2018) chapelle de l'Enfant Jésus rue de la Foulerie. Quant à l'ancienne, elle fut vendue comme bien national. Elle garde ses parements de briques et de pierres en échiquier ainsi qu'un pinacle à l'angle de sa partie arrière.