Enencourt-Léage : L'église

Dans sa "Notice archéologique sur le département de l'Oise"  , Louis Graves classe Saint Martin d'Enencourt-Léage dans sa liste des  "constructions ne montrant aucun caractère architectonique propre aux styles du moyen-âge" néanmoins la commission en charge du classement  en a jugé autrement !
L'entrée actuelle s'effectue par une porte qui fut ouverte en 1648 puis  protégée par un porche face à auquel s'élève  la chapelle sépulcrale des Fleury,  fermiers et receveurs  de la duchesse de Longueville puis des Conti.
Mais ce qui surprend dès son approche, c'est le chœur de cette église qui enjambe une route aujourd'hui piétonne. Cette disposition atypique est le résultat d'un agrandissement  de l'église primitive qui se répercute sur le plan carré de l'abside et l'escalier de sept marches conduisant au maître autel. Au-dessus de l'arche se distingue encore un blason martelé par les "révolutionnaires". Celui des Conti ?
Edifiée en silex avec des angles en pierre, Saint Martin remonte en effet au XIème  comme l'attestent  les vestiges romans de la nef, de la base du clocher ainsi que par la présence de fenêtres, aujourd'hui  bouchées, hautes et étroites. Détruit lors de la guerre de Cent ans, le haut du clocher a été remonté en charpente ardoisée. Une tourelle carrée extérieure,  couverte d'une petite bâtière portant l'horloge, permet d'accéder au beffroi. Sa base qui a été consolidée au XIVème siècle par des contreforts, a été revoûtée au XVIème siècle avant d'être incluse avec ses contreforts au XVIIème.
La nef est de type "grange" présentant des contreforts plats  romans, sans larmier intermédiaire, et une fenêtre bouchée haute étroite en plein cintre typique du XIème. Le reste de l'édifice a ensuite était agrandi des deux chapelles et du nouveau chœur au XVII. Ces ajouts ne présentent pas d'intérêts architecturaux particuliers. Un graffitidu XVIIIème siècle est à découvrir  en faisant le tour de cette charmante église.