Chaumont-en-Vexin : Place de la Foulerie
La place de la Foulerie est le plus bel espace vert, public, au cœur de Chaumont-en-Vexin.
Elle est bordée par des propriétés privées et par les écoles communales. Les accès se font par les rue et ruelle de la Foulerie et par l'allée Saint Nicolas. A pied, la ruelle de la Chapelle, ancienne sente, la rejoint également. Vers son centre trône un platane bicentenaire remarquable. De cette place, la vue sur l'église Saint-Jean-Baptiste est magnifique.
Elle accueille aujourd'hui diverses manifestations festives occasionnelles (brocante, fêtes foraines, etc.).
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Un peu d'Histoire
A l'origine, le lieu faisait partie d'un vaste marais, tourbeux et insalubre, où serpentait la Troësne. Ce n'est que peu après 1784, quand fut creusé le canal de Marquemont, chargé de drainer les marécages, qu'elle devint propres aux activités artisanales. Aux XVIème et XVIIème siècles, Chaumont était réputée comme un important centre manufacturier de "drapiers drapants", 21 ateliers recensés (Véniel, 2008). Cette activité a pu perdurer, aussi est-il possible que la place ait servi à cette époque à fouler la laine ou des plantes textiles, lin, chanvre, pour la confection de draps et de tissus. Deux lavoirs y furent également implantés.
Toujours est-il qu'à partir de 1830, le secteur fut comblé avec des déblais de démolition et totalement asséché. La Troësne, dont se voit encore l'arrivée au niveau de l'école, fut canalisée dans une conduite souterraine, mettant un terme à toutes ces activités et donnant à la place une configuration proche de l'actuelle.
L'allée Saint-Nicolas
Cette allée fait face à l'auberge du même nom, sise rue de la République. En 1926, une ancienne maison fut rachetée par la Municipalité puis démolie, l'allée Saint-Nicolas était percée, permettant d'accéder plus facilement aux écoles maternelles et primaires et de désenclaver la place.
Les écoles et la salle d'asile
L'école bâtie en 1861 est une belle construction en briques rouges du Beauvaisis, remarquable à Chaumont où la majorité des bâtisses sont en pierres calcaires locales du Lutétien. Elle comporte au centre un bâtiment d'habitation et deux ailes plus basses correspondant aux salles de classes. Elle fut d'abord réservée aux filles et tenue par des sœurs de la Providence. Les garçons étaient installés dans des locaux de la mairie. Il y eut beaucoup de va-et-vient compliqués entre ces sites jusqu'à ce que, finalement, l'école soit agrandie et qu'elle devienne mixte dans les années 1980.
Les ailes portent deux inscriptions, à gauche "salle d'école"qui était réservée aux enseignements du primaire, à partir de 6-7 ans, et à droite "salle d'asile". Il ne s'agit pas ici d'accueillir des "aliénés", mais des enfants en bas âge, de 2 à 6 ans. Ces salles d'asile, ancêtres de l'école maternelle moderne, furent instaurées en France, à partir de 1826. Elles avaient pour rôle de "libérer" les mères qui travaillaient et ne pouvaient s'occuper de leurs petits. Les enfants trouvaient, dans un cadre strictement établi par la loi (dimension de la salle, agencement en gradins, équipement, programmes,…), un lieu propice à leur apprentissage et à leur "dressage" (sic).
Le platane de la Foulerie
Ornement majeur de la place, c'est un arbre majestueux, de l'espèce Platanus x acerifolia, (hybride), d'une trentaine de mètres de hauteur. Son houppier couvre près de 500m2 et la circonférence de son tronc dépasse les 7 mètres (vidéo à venir). Isolé, presqu'au centre de la place, il a pu développer une ramure équilibrée et impressionnante, bien visible en hiver. Certaines branches, lourdes, ont dû être haubanées.
Bien que très grand, il n'est pas très âgé, un peu plus de 200 ans. Il aurait été "planté par le jardinier de Rebetz à partir de graines rapportées de Syrie par le Cardinal du Bellay, descendant du poète" (source O.N.F. 07/1997).
Il a été labellisé "Arbre remarquable de France" par l'association A.R.B.R.E.S. le 16 octobre 2015.
Pascal Bonneau, poète Chaumontois
Au milieu de la place
Il s'élève tel un géant
Ses branches nous enlacent
Comme on aime un enfant
Il a dû en voir
Depuis tant d'années
Des amourettes d'un soir
Des mômes se chamailler
C'est l'âme de notre village
Témoin des siècles passés
Il caresse les nuages
Transperce le ciel étoilé
Il a su résister aux tempêtes, aux hivers
Aux sécheresses des étés
Aux nombreux coups de tonnerre
Il veille sur chacun d'entre nous
Sans jamais trahir nos secrets
Nous l'aimons bien plus que tout
Notre platane est notre fierté...
Rédacteur : Philippe Ott d’Estevou 09/2019