Chaumont-en-Vexin : La Pierre Droite

Ces deux pierres, qui semblent résulter d'une seule qui se serait brisée, marque un point triple entre Chaumont-en-Vexin, Delincourt et Reilly.  Leur interprétation prête toujours à discussion.

Lien vers la carte Zone H : Chaumont-en-Vexin

Comme les mégalithes du bois de la Garenne et la borne dite templière, les pierres sont en calcaire grossier issu des carrières de Chambors. Elles mesurent environ 1,20m de haut et leur base s'inscrit dans un carré de 60 cm de coté.
La controverse les concernant porte sur leur emplacement et sur leur origine. D'après les études menées sur les cartes anciennes, les dires des uns et des autres, il semble acquis qu'elles n'ont pas beaucoup bougé de leur emplacement d'origine. La Pierre droite n'est pas enfoncée de plus de 40 cm ce qui aurait permis de possibles déplacements et lui aurait   donné un rôle de bornage.  Raymond Pillon qui avait fouillé les lieux en avait sorti une meule gallo-romaine en poudingue et une pièce de monnaie romaine. Le matériau de la meule prouve qu'elle a été transportée ici quant à la pièce de monnaie, elle s'inscrit dans les vestiges de la voie romaine qui longeait le bord du plateau... D'où un deuxième rôle possible pour notre Pierre droite, celui de "borne milliaire" En effet, sur la voie romaine Gisors-Méru, les pierres étudiées sont distantes de deux lieues gauloises soit trois milles romains. Notre pierre serait donc un jalon gallo-romain. Si nous excluons l'origine mégalithique du site, un menhir qui aurait été brisé, un autre rôle pourrait être évoqué.
Au XVIIIème  siècle, l'odieux  comte de Charolais aménage pour les Bourbon-Conti une allée plantée d'ormes afin de faciliter les grandes chasses organisées au profit des seigneuries voisines. Les dames montaient à l'amazone et avaient besoin d'un escabeau pour se hisser sur leurs destriers. La pierre couchée aurait donc été ramenée pour servir d'échelon aux cavalières.
Ainsi l'histoire de la Pierre droite se dessine car aucune de ces hypothèses ne s'excluent.
Les gallo-romains posent un jalon 4 400 m plus loin que le précédent. Sur celui-ci s'appuie les confins de trois seigneuries... puis de trois communes. La pierre couchée est installée pour faciliter la monte équestre et l'ensemble devient une énigme pour les promeneurs d'aujourd'hui.
Lors de ses investigations, Raymond Pillon a recueilli en ce lieu un important mobilier néolithique visible au Musée de Chaumont-en-Vexin.