Montjavoult : Eglise Saint-Martin

L'occupation du site de l'église de Montjavoult pourrait remonter à la nuit des temps. Certains voient dans la grande pierre couchée dans le jardin qui entoure l'édifice les restes d'un cromlech. Le nom "Montjavoult" pourrait aussi suggérer l'existence en ce lieu d'un temple antique dédié à Jupiter. Mais aucun témoignage avéré de ces périodes ne subsistent. En revanche, en 1826, des fouilles de l'actuel parvis, réalisées par les habitants pour récupérer des pierres, mettent au jour des empilements de sarcophages. Malheureusement, aucune fouille scientifique ne fut effectuée. Étaient-ils d'origine gallo-romaine, mérovingienne ? Personne ne sait. Quant à l'empilement, les hypothèses vont bon train : édification d'une muraille pour se protéger des envahisseurs, création de l'embase de l'église, plus vraisemblable. En effet, cette pratique a été reconnue ailleurs ou les vieux sarcophages étaient remplis de sable tassé et assemblés pour créer une assisse stable au futur édifice.
L'histoire de l'église à proprement parler débute au XIème siècle ce dont témoigne l'embase en blocailles du mur roman de la façade nord. Au XIIème siècle, le chœur est agrandi et un clocher, qui sera détruit, est construit à la croisée du transept. Les Guerres de Cents Ans et leur cortège de destructions nécessitèrent une reconstruction quasi totale de l'église dès le début du XVIème siècle. Parmi ces travaux, se note l'élargissement de la nef vers le Sud à façade dotée de hautes baies gothique flamboyant.
Vers 1550, le porche et la tour-clocher, achevèrent la rénovation de l'édifice. La tour, massive, est flanquée d'une élégante tourelle hexagonale permettant l'accès au clocher. De telles tours Renaissance se retrouvent dans d'autres églises du secteur, notamment à Chaumont-en-Vexin et Chars. La position très élevée de la tour, visible jusqu'à Montmartre, a été utilisée comme système de communication optique. La marque de l'architecte ou du constructeur est visible sur l'un des contreforts de la façade sud.
Le porche est exceptionnel, tant par sa dimension que par la richesse de ses décors. Flanqué de deux colonnes cannelées, il comporte trois arches, tous ouvragés, partant de frises, finement sculptées. Trois niches, dont une sur le pilier central sont dépourvues de leurs statuettes, sans doute détruites, peut-être volées...
Du fait de ses hautes ouvertures, la nef est relativement lumineuse. Remarquez derrière le chœur un large vitrail armé d'un réseau gothique tardif en pierre très travaillée. Au sein du  mobilier se signale une remarquable Vierge à l'enfant en pierre sculptée du XIVème siècle et, dans l'allée sud, la pierre tombale , ornée d'une tête de mort et d'os croisés, de Louis Audoin, seigneur d'Hérouval, inhumé en 1663.
Parmi les graffitis gravés sur les murs extérieurs, assez nombreux, deux sont originaux : un coq dont se distinguent bien la tête, la queue recourbée et les pattes, l'autre représentant un cavalier.




Pour en savoir plus

Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_de_Montjavoult 

Dominique Vermand
https://www.eglisesdeloise.com/monument/montjavoult-eglise-saint-martin/