L'église Saint-Aubin

L'église Saint-Aubin, un chef-d'œuvre de l'art roman de la fin du XIème siècle remarquablement conservé, est au cœur du village sur un petit promontoire.

Lien vers la carte Trie-Château

L'église Saint-Aubin (B1) (Saint mort en 550 à Angers) est typique de l'architecture rurale de la fin du XIème siècle. Malgré quelques restaurations et ajouts, elle a parfaitement conservé son aspect d'origine. Elle aurait succédé à un petit temple dédié à Saint-Martin. Elle est constituée d'une nef unique, sans chapelle latérale (contrairement à celle de Boubiers par exemple). Sur sa face sud est observable l'appareillage des pierres en "arêtes de poissons" (B2) caractéristique de cette époque. Son clocher serait un peu plus récent, datant du début du XIIème siècle. Il est constitué d'une tour carrée (beffroi) aérée sur ces quatre faces par de belles ouvertures (B3) en arc roman de plein cintre. Elle se termine par une frise (B4) sculptée de têtes d'animaux et de masques humains, particulièrement élégante, qui précède la flèche octogonale en pierre, flanquée de quatre pyramidions. A noter que ce type de flèche, premier dans le genre, a servi de modèle pour de nombreuses églises du secteur. Sur la façade ouest, le portail d'entrée est précédé d'un porche (B5) à charpente en carène, ajouté au XVIème siècle. Une poutre masque un intéressant linteau (B6) en pierre sculptée, comportant une figurine ailée (ange ?) dont l'interprétation, comme l'origine reste énigmatique. Sa facture suggère qu'il pourrait s'agir d'un réemploi emprunté à un édifice plus ancien (carolingien ?). A droite du portail, une pierre sculptée, trouvée dans l'église, fut scellée dans le mur en 1970 (B7). Elle montre deux niches aujourd'hui vides et à gauche la tour à trois fenêtres de Sainte-Barbe. L'intérieur (B8) de l'église est sobre et contient un petit baptistère (B9) du XVIIème siècle. A l'origine, les murs étaient entièrement peints. Il reste une très rare fresque du XIIème siècle "l'agneau pascal" au-dessus du porche d'entrée (B10).
Le 25 mai 2018, le clocher de l'église a été frappé par la foudre qui a fragmenté une partie de la flèche (B11), des réparations sont en cours.
Sous le mur de soutènement du cimetière est visible une entrée de souterrain (B12) avec une descente maçonnée en arc roman. Son âge, médiéval, n'est pas connu précisément. Il débouche sur une vaste cavité qui servait sans doute à entreposer des vivres.

Le cimetière étagé, qui jouxte l'église, offre quelques singularités. On peut y voir la tombe de Paul Journée, notable local, qui repose sous le regard bienveillant d'une sculpture (B13) en marbre blanc représentant ses parents Pierre et Georgette. Également la tombe de Christian Ménard (B14), historien du lieu, qui a rédigé un grand nombre de monographies, auxquelles nos textes doivent beaucoup (voir rubrique Bibliographie).
Enfin, la visite du cimetière ne peut s'achever sans un regard pour un beau pin sylvestre (B15) près du mur est. Noter son tronc et ses branches supérieures de teinte saumonée caractéristique.

Le portrait de C. Ménard est emprunté au journal "L'Écho du Réveillon" n° 48 (2016) et modifié.