Senots : Église Saint-Remi

La civilisation celtique vénérait les forces de la Nature dont les sources et rivières. Le christianisme s'est inséré dans l'antique culture en s'appropriant ses lieux. Telle est peut-être l'origine de l'installation de Saint-Rémi sur le ru du Mesnil qui coule ainsi sous son chœur.

Nous sommes accueillis sous un porche tuilé du XVIème siècle. Il abrite une porte surmontée d'un arc brisé orné d'une voussure simple. Sur sa droite nous pouvons encore distinguer la trace d'un ancien arc roman. Une console qui devait soutenir une statue du Saint occupe l'espace entre l'anse de panier et l'arc brisé. Au-dessus du faîte se détache une fenêtre tréflée en tiers-point qui a dû être bouchée lors du plafonnage de la nef. Une croix antéfixe surmonte la façade.

L'édifice a été élevé en silex. Les ouvertures du mur nord, non visibles car débouchant sur une propriété privée, sont caractéristiques de la fin du XIème siècle. Celles du mur Sud ont été retracées ultérieurement.

La tour à base carrée est construite en moellons. Elle est épaulée par de puissants contreforts. Une petite ouverture romane donne sur le premier étage ; le second est ardoisé et terminé par une pyramide un peu lourde.

Le chœur a donc la particularité d'enjamber le ru du Mesnil. Il relève du style gothique avec ses ouvertures en tiers-point. Le chevet est plat, soutenu lui aussi par des contreforts à larmiers. Au Nord s'élève une chapelle éclairée par une baie gothique à remplage classique à deux lancettes surmontées d'un oculus lobé. A son opposé, une tourelle carrée abrite l'escalier à vis menant au comble de la nef puis à la tour.

Si l'on a la chance d'entrer dans la nef, on est surpris par le désaxage du chœur dont seule la partie droite de l'autel est visible. Cette nef est plafonnée de bois à poutres et solives apparentes. Les piliers de l'arcade conduisant au chœur gardent des traces de ciment, dont on se passerait, mais surtout du bleu qui devait les recouvrir entièrement. Le chœur construit en pont est illuminé par un vitrail de Saint-Christophe. On remarque aussi un cul de lampe dont la facture romane est flagrante. Mais c'est la chapelle, qui a servi de sacristie, qui mérite que l'on lève les yeux pour admirer la voute et ses décors romans dont la superbe pie. D'autres oiseaux sont encore discernables ; ils méritent une protection rapide.

Qui sera la nouvelle "veuve Maigret" qui grâce à ses dons participa à la restauration de l'édifice en 1932 ?

Rédaction : T. Maille 05/2021

Pour en savoir plus :
D. Vermand
https://www.eglisesdeloise.com/monument/senots-eglise-saint-remi/