Fresneaux-Montchevreuil : Village et château

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Fresneaux tire son nom des petits frênes qui poussaient sur son sol tandis que Montchevreuil se réfère au "mont" qui domine d'une trentaine de mètres le ru du Mesnil.

Le nom de Fresneaux était celui d'un hameau connu dès 1150. Un acte notarié de 1231 est signé par un certain Guillaume de Fresneaux. Montchevreuil quant à lui se signale en 1169.

Les hameaux de Tirmont et de l'Ormeteau y sont rattachés. C'est dans ce dernier que naquît Raymond Pillon en 1889. Cordonnier, mais aussi paléontologue, archéologue et historien local, nous lui devons le Musée qui expose ses collections à Chaumont-en-Vexin.

C'est le château de Montchevreuil qui attire l'attention. Aujourd'hui en ruine, il a connu un passé qui mérite que l'on s'y arrête.

Le site a d'abord accueilli un premier château au XIIème siècle. Il a été rasé comme nombre de ses semblables et sur ses fondations a été érigé un nouvel édifice. Il est attribué à Guillaume de Mornay. Marié en 1523 à Péronne Chenu fille de Jean déjà seigneur de Montchevreuil, la donation du domaine fut effective le 11 décembre 1539. Parmi les Mornay, il faut évoquer Henri (1623-1706). Marquis de Montchevreuil et officier, après qu'il eut guerroyé aux cours de dix-huit campagnes de la guerre de Trente Ans, il devient gouverneur des possessions royales de Saint-Germain-en-Laye. Il épouse Marguerite Boucher d'Orsay qui est alors la gouvernante de la duchesse d'Orléans. "Grande créature, maigre, jaune, qui riait niais, et montrait de longues et vilaines dents", elle était "la surveillantes de toutes les femmes de la cour... sans aucun esprit, elle avait tellement captivé Mme de Maintenon qu'elle ne voyait que par ses yeux". Les liens entre les deux femmes étaient tels que Marguerite et son mari, auraient été témoin de l'union du Roi Soleil avec la Maintenon née Françoise d'Aubigny qui avait été la maîtresse d'un autre Mornay, Louis qu'il la peignit en Diane. Cette proximité entre les Mornay et Madame de Maintenon explique sa venue au château de Montchevreuil.

Au château sont adjointes deux ailes ainsi que des écuries et sous le marquis Jules de Mornay-Montchevreuil et de son épouse Joséphine Soult de Dalmatie, l'intérieur est entièrement rénové. Joséphine est la fille du maréchal Jean-de-Dieu qui s'illustra entre autres à Austerlitz et Eylau. Il séjourna au château, chez sa fille. Si un des chevaux du maréchal repose encore au pied d'un marronnier du parc, ce qu'il avait laissé à Montchevreuil s'est évanoui.

Le domaine est enfermé dans un mur de 6,6 km de long sous le règne de Napoléon III. A l'époque, le château se mirait encore sur les eaux d'un bassin. Au XXème siècle la princesse Yolande de Broglie est propriétaire de Montchevreuil. Elle avait épousé le prince Michel de Bourbon-Parme dont la sœur Anne avait elle-même convolé avec le roi de Roumanie Michel Ier. Lors de leur exil, le couple passe à Fresneaux. Menacé d'une excommunication, le nonce Angelo Roncalli rejoint le château pour leur annoncer que la menace est levée. Ce nonce, n'est autre que Saint Jean XXIII.

Hélas, on peut-être princiers et connaître des fins de mois difficiles. Les meubles sont vendus et en 1956, le château passe aux mains d'une société qui délaisse le domaine : le fier édifice devient une ruine qui n'a guère d'aspects romantiques.

En dehors de la vie de château, Fresneaux-Montchevreuil connaissait l'activité boutonnière qui animait Méru et ses environs. Une usine a ainsi confectionné des boutons de nacre qui fermaient les chemises vendues par les Nouvelles Galeries. La société qui a salarié jusqu'à 31 personnes en 1933 ferma ses portes en 1978. La campagne quant à elle était parcourue par le petit train qui reliait Méru à Labosse. Il termina sa carrière en 1933.

Rédaction : T. Maille 05/2021

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