Chaumont-en-Vexin : L'Histoire résumée du village
Par sa position géographique et géologique, le site de Chaumont-en-Vexin a été riche d'hommes et d'Histoire. En voici un rapide résumé chronologique.
Les nombreux artefacts présents au Musée Raymond Pillon prouvent que les Hommes ont foulé et travaillé notre sol depuis des temps immémoriaux. Ils ont laissé des outils du Paléolithique au Néolithique. De nombreux sites de tailles ont été trouvés ainsi qu'un puits d'extraction de silex dans la plaine du Moulin d'Angean.
Les gaulois Veliocasses, qui donneront leur nom au Vexin, n'ont laissé que de rares vestiges. Cependant, les fouilles préventives de la Plaine des Sports ont révélé l'existence d'une ferme Gallo-romaine dès le Ier siècle et des tessons ont été retrouvés en abondance dans le secteur.
Au Moyen-Âge carolingien, Chaumont va rentrer dans l'Histoire. Depuis 841, les Vikings harcèlent le royaume franc. Le Traité de Saint-Clair-sur-Epte place Chaumont aux Marches de Francie. La cité est construite sur la butte tandis qu'à l'Aillerie est fondé un prieuré en 1120. La cité, serrée au pied de la forteresse sera assiégée, pillée et incendiée en 1087, 1121,1140 et 1167. Le village quitte alors le mont pour se réfugier dans la zone marécageuse irriguée par l'Intine, aujourd'hui la Troësne. Les hostilités de cette "première Guerre de cent-ans" cessent quand Philippe II Auguste rattache par ses victoires la Normandie au royaume. Entre temps ont été fondés en 1115 l'église Saint-Martin d'Aix, en 1125, celle de Notre-Dame de l'Aillerie et en 1157 l'église Saint-Pierre dans l'enceinte de la forteresse. Philippe Auguste, qui détient des terres à Chaumont, octroie une Charte communale en 1182, parmi les premières du royaume. En 1204 est édifiée la chapelle de l'hôpital Saint-Antoine tandis que le baillage est créé en 1226. En 1235 est rédigée la Coutume du Vexin auquel participe Mathieu Ier de Chaumont-Quitry avec le roi Louis IX. La maladrerie Saint-Lazare est quant à elle établie en 1258.
Le territoire de la commune est en réalité composé de plusieurs fiefs. Autour de la forteresse, celui de la Tour de Chaumont que l'on nommera de "la Tour-au-Bègue", la seigneurie de Bertichères qui sera celle des Chaumont-Quitry puis la seigneurie de Rebetz sur la rive droite de la Troësne. La tradition attribue à Louis II le Bègue le surnom de la tour, pourtant on trouve vers 1325 un Adam II "le Bègue", chevalier de la Tour-de-Chaumont et en 1489, Robert "Malherbe" seigneur de la Tour-au Bègue ! Il semble donc que ce serait Adam qui aurait donné son sobriquet au donjon de la forteresse. Après la deuxième Guerre de Cent Ans au cours de laquelle Chaumont sera anglaise de 1419 à 1449, la vie reprendra. On connaît une Taverne-Hôtel " A l'Ecu de France" qui est vendu en 1493 ! Mais dont l'usage comme restaurant (le Grand Cerf) a persisté jusqu'à une date récente (en face de l'actuelle boulangerie).
En 1533, le maître-maçon Nicolas Jouette est nommé à la direction de la construction de Saint-Jean-Baptiste. La forteresse n'ayant plus de raison d'être est démantelée et les paroissiens délaissent la chapelle Saint-Pierre.
En 1534, le roi François Ier est seigneur du comté de Chaumont, la ville compte alors 1 500 habitants. Le baillage devient royal alors que François Ier le confie à François de Bourbon Saint-Pol, douaire de Catherine de Médicis en 1563.
Le XVIIème siècle voit l'installation des Trinitaires au Caillouet en 1600, des Récollets en 1637 puis des Sœurs Grises à Saint-Antoine. La ville se développant autour de la butte, la chapelle de Saint-Jean-l'Evangéliste est édifiée en 1663.
Territoire royal, Chaumont attire le regard du ministre de la guerre de Louis XIV. Le marquis Michel de Louvois devient ainsi seigneur de la Tour-au-Bègue en 1689. Quant à Louis XV, il cède le comté à son filleul Louis François de Bourbon-Conti en 1747. Cette époque va connaître des situations remarquables. En 1768, Françoise Séguier, reçoit Jean-Jacques Rousseau qui s'était réfugié chez les chanoinesses de Gomerfontaine ! En 1774, l'église Saint-Jean-Baptiste accueille les reliques de Sainte Fortunée. Les marais sont asséchés et la malaria qui sévissait alors va régresser puis disparaitre définitivement. Le comté va passer sous la direction de Monsieur, le futur Louis XVIII, en 1783 alors que la Révolution va déferler sur le Royaume et sur Chaumont. En 1790, l'église Saint-Martin d'Aix est désacralisée. En 1792 c'est le couvent des Trinitaires de Caillouet qui est aliéné. Le 5 septembre, la Terreur s'abat sur la France. Dès le 30, vingt-cinq "suspects" sont transférés à Chantilly. Les curés de Chaumont abjurent, l'église Saint-Jean-Baptiste est profanée, les statues détruites (heureusement certaines ont pu être restaurées), les tableaux éventrés. La période napoléonienne nous a laissé les plans du cadastre. Le couvent des Trinitaires de Caillouet est détruit en 1812. De nombreux travaux vont modifier la ville avec la construction d'un pont, la transformation de la chapelle Saint- Henri, qui accueillera le Musée R. Pillon, en une halle. L'hospice de l'Aillerie est fondé en 1861. En 1870, ce sont les hulans prussiens qui occupent Chaumont. L'hôpital est construit en 1913, juste avant le grand conflit de la "première" guerre mondiale.
Au cours de la deuxième guerre, la kommandantur s'installe au "château" du Jard, le docteur Rosa Löwenbraün est dénoncée en 1942 et déportée à Auschwitz. La gare est bombardée le 20 juin 1944. Puis la cité reprend vie. Les collèges sont construits en 1966 et 1993 ; les lotissements des Ifs, de la Pommeraie, du Clos de la Vigne et des Longues raies vont accroître son emprise qui s'agrémente de deux golfs, l'un à Bertichères, l'autre au Rebetz. En 2017 est consacrée la chapelle de l'Enfant Jésus et 2020 voit l'élection de la première femme maire de Chaumont, Emmanuelle Lamarque.
Les armoiries de Chaumont se blasonnent : d'argent au mont de sinople surmonté en chef d'un soleil d'argent aux rayons de gueules. L'écu est timbré d'une couronne murale d'or.
Rédaction : Thiéry Maille 01/2021