Jouy-sous-Thelle : le Village

Jouy-sous-Thelle est un gros bourg implanté dans la plaine crayeuse du Pays de Thelle, dont il est assez typique avec ses nombreuses maisons en briques et ses murs en silex. Situé au croisement de plusieurs voies romaines, sa géométrie est étoilée.

Lien vers la carte Zone L : Le Mesnil-Theribus

Le nom du village apparait vers 1115 sous le vocable de Gaudiacum, dérivant du nom d’un domaine gallo-romain signifiant « la joie » (gaudium en latin).

Les terres de Jouy était une seigneurie importante (plus de 180 fiefs). La première seigneurie apparait en 1234 avec Jean de Jouy. Cette famille persistera jusqu’en 1407 date à laquelle succéderont les Cassinel , les Bohain puis les Malherbe. A partir de 1508, par mariage, elle échoit aux Pellevé, illustre famille régionale, qui donnera notamment Nicolas de Pellevé. Né à Jouy-sous-Thelle en 1518. Il fut Archevêque de Reims, puis cardinal, entre autres, l’un des plus acharnés chefs de la Ligue. Il mourut à Paris en 1594 peu après l’arrivée d’Henri IV dans la capitale. On retiendra qu’il fut un grand bâtisseur, faisant construire de nombreux châteaux des environs : Jouy-sous-Thelle, Rebetz, Liancourt-Saint-Pierre, Marivaux, … et bien sûr l’église Saint-Pierre et Saint-Paul pour laquelle il fit appel à un architecte italien.

Suivirent par alliances et ventes quelques autres familles, jusqu’à la vente définitive « en détail » du domaine en 1827.

Jouy-sous-Thelle disposa d’une impressionnante forteresse, érigée face aux invasions anglaises vers1350. Elle fut toutefois occupée à plusieurs reprises par ces derniers et par les Bourguignons durant la première moitié du XVème siècle, jusqu’à ce que le roi de France les expulse en 1449. La forteresse de plan carré était flanquée à chaque angle de puissantes tours de 120 mètres de circonférence, reliées par de profonds fossés, complétés ultérieurement par des murailles. Elle comportait un donjon, dit « Tour Malherbe » dont la reconstitution est inspirée de la tour du château d’Alincourt (Parnes). La forteresse fut démantelée en plusieurs étapes entre 1790 et 1810. Seules quelques traces, difficiles à localiser et très éparses, persistent.

Jouy-sous-Thelle fut également un jalon important de la ligne de chemin de fer qui relia Méru à La Bosse. La gare de Jouy, aujourd’hui maison d’habitation, était très active. Cette ligne servait notamment à transporter vers Méru, capitale de la nacre, les productions des nombreux boutonniers et tabletiers qui habitaient les bourgs avoisinants.

Enfin, Il n’est pas possible de quitter Jouy-sous-Thelle sans dire un mot de l’abbé Bouché. Cet homme, qui fut curé de Jouy de 1853 à 1888, mena des recherches approfondis sur le village et son histoire. Ses écrits furent publiés à titre posthume par le chanoine Pihan en 1890 dans la « Notice historique sur Jouy-sous-Thelle ». Une large part des informations ci-dessus en proviennent.

Les armes de Jouy-sous-Thelle sont complexes, tentant de réunir sur un blason des pans entiers de l’histoire du lieu, il se lit :
Écartelé : au 1) d'or à la jumelle de gueules surmontée de deux lions affrontés du même (famille de Malherbe), au 2) d'argent semé de fleurs de lys de sable (de Fay), au 3) d'argent à trois lionceaux de gueules (de Pisseuleu), au 4) d'or à trois bouvreuils de gueules (de Bouvery) ; sur le tout, de gueules à la tête de profil d'argent, la chevelure hérissée d'or (de Pellevé).

Le tout est surmonté d’une couronne murale d’or à trois tours crénelées (la forteresse), ouvertes et maçonnées de sable. Il est entouré de deux épis de blés au naturel et est soutenu d’un listel d’argent portant l’inscription « JOUY SOUS THELLE » en lettres de sable.

A voir à Jouy-sous-Thelle :
L’église Saint-Pierre et Saint-Paul
La chapelle de la Chaire à Loup
L’atelier du sculpteur René Stremon

Rédaction : Philippe Ott d’estevou 11-2020 (à partir d’un document Journée du Patrimoine 2016)

Pour en savoir plus :
Ligne de chemin de fer Méru-Labosse
http://www.dailymotion.com/video/x8zq1g_1998-02-meru-la-bosse_travel