Amblainville : Le village

Le village d'Amblainville s'est installé au croisement du chemin qui court le long de la cuesta d’Île-de-France, que l'on peut suivre jusqu'à Gisors, et de la voie gallo-romaine qui relie Méru à Pontoise.

Lien vers la carte Zone D : Méru

Le nom de la commune d'Amblainville a connu de nombreuses vicissitudes orthographiques qui n'ont rien d'inhabituelles. La plus ancienne référence est de 1104 : Umbleville, la forme actuelle étant usitée depuis 1282. Ce nom correspondrait à une villa gallo-romaine d'un certain Ambolenus, ou à celui d'une femme, Amala.. à moins qu'il ne s'agisse de la "ville du sommet" avec son nom composé du "am" celtique (le, la) et de "blain" , sommet représenté en breton par blein, en gallois par blaen . Le "sommet" pouvant évoquer le relief qui sépare la vallée du Sausseron au Pays de Thelle au pied duquel le village s'est établi.

Le peuplement du site d'Amblainville remonte au moins au Paléolithique inférieur, le Néolithique étant représenté par de nombreux artefacts témoignant d'une activité lithique que le polissoir exposé à l'angle de la rue Nationale et de celle de l'Eglise confirme.

Les Mérovingiens ont laissé quatre-vingts sarcophages entre l'église et l'ancien prieuré Saint-Pierre ainsi qu'un cimetière au Sud de la commune.

Le blason actuel de la commune porte "de sinople à la croix de gueules bordée d'argent, cantonnée en pointe à dextre d'une gerbe de blé liée de sable et à senestre d'un heaume du même taré de demi-profil, à l'écu d'azur bordé d'argent brochant en cœur chargé d'une tour d'or terrassée de même, au chef de gueules chargé de trois besants d'argent et soutenu d'une devise d'or. Celle du blason étant : "Conchylium frumentumque nostris".

La croix de gueule, rouge, rappelle l'importance de l'implantation des congrégations ayant essarté et mis en culture les friches et marais qui occupaient le territoire amblevillois. Les chroniques nous apprennent qu'en 1104 la famille de Mouchy cèdent ses droits sur l'église d'Amblainville à l'abbaye St Martin de Pontoise. Dès la fin du XIIème siècle et jusqu'à la Révolution, la célèbre Abbaye Saint-Victor de Paris qui connut un rayonnement intellectuel qui s'étendit à tout l'occident médiéval, reçu de nombreux legs de terres amblevilloises. Au XVIème siècle, les victoriens eurent ainsi une seigneurie de 120 hectares et quelques bâtiments dont il ne reste rien.

L'émaux de sinople, le vert du blason, et la gerbe de blé symbolisent les cultures des riches terres de la plaine mises en valeur par les frères convers tels ceux de l'Abbaye Notre-Dame du Val à la suite de la vente de 8 hectares de terres labourables puis, en 1246 d'une vigne. Ces cisterciennes, installées près de L'Isle-Adam, étaient propriétaires de plus de deux mille hectares répartis sur 52 paroisses dont celle de Montherlant, de Berville et de Sérifontaine...

A l'Ouest de la commune, c'est l'ordre hospitalier des Trinitaires qui s'installent près des possessions de l'Ordre des Templiers d'Ivry-le-Temple en un lieu qui deviendra "la Trinité". Enfin les Ursulines auront également des biens fonciers répartis sur le territoire.

Datée du XIIIème siècle, le palais de justice est aujourd'hui inclus dans un corps de ferme. La légende veut que l'illustre Saint-Louis y ait séjourné pour rendre ses verdicts. Le palais se vit garni d'une tour deux siècles plus tard ; c'est elle qui est symbolisée sur le blason communal.
Contemporain du Palais de Justice, le prieuré Saint-Pierre, près duquel furent mis au jour les sarcophages mérovingiens, a été érigé près de l'église, sur le calcaire grossier lutétien dans lequel ont été creusées des caves voutées à nervures prismatiques mais de l'édifice médiéval il ne reste que deux fenêtres à lancettes...

Au canton de la pointe senestre du blason a été figuré un heaume comtal. En fait, il fait référence au fameux "Pas des Armes" qui se déroula en 1493 au château médiéval de Sandricourt, un écart à l'Est du village sous la houlette de l'écuyer Louis d'Hédouville.

Le chef du blason s'orne de trois besants d'argent. Ils symbolisent les boutons de nacre produits dans la région méruvienne. A Amblainville, est fondée en 1899 l'usine Médard Delamotte. Elle comptera jusqu'à 88 ouvriers et 200 employées à domicile. Elles encartaient les boutons sur des feuilles argentées afin d'améliorer leurs revenus. L'industrie connut en 1909 une longue grève qui, partie d'Andeville, gagna toute la région. A Amblainville les ouvriers grévistes bénéficiaient d’une "cantine communiste". Le 28 mars, une manifestation importante était organisée. Elle fut réprimée par des gendarmes qui chargèrent en blessant 20 personnes. Au bout de trois mois, le patronat accepta de revenir aux montants des salaires antérieurs qu'ils voulaient réduire pour résister à la concurrence. Durant la deuxième guerre mondiale, la haute flèche de l'église sert de point de repère aux aviateurs alliés. Une forteresse volante de la 8ème Air Force est abattue en 1943 ce qui n'empêche pas le largage de nombreux journaux informant sur la progression du conflit... Amblainville est libéré, comme toutes les communes de la région le 30 août 1944, une cérémonie est rapidement organisée en l'honneur des libérateurs et de ceux qui sont tombés au combat, civils ou militaires.

Rédaction : Thiéry Maille 07/2020