Montjavoult : Le village

Le village de Montjavoult (1 vignette) occupe une des plus hautes buttes du bassin parisien, culminant à 207m. C’est aussi la commune la plus étendue du canton avec 1673ha. .

Lien vers la carte Zone A : Montagny-en-Vexin

Montjavoult comprend, à côté du bourg principal, plusieurs écarts : Le Vouast, qui touche Montjavoult, Beaugrenier, à l’Est, le Bout du Bois au Sud-Est et Hérouval, le plus éloigné, à la limite de l’Eure, au Nord.

L’origine du nom reste controversée. Toutefois, beaucoup s’accordent sur « Mons Jovis », qui suggérerait l’existence d’un temple gallo-romain dédié à Jupiter, ce que la position de la butte rend plausible, bien qu’aucune trace n’ait été avérée, sauf peut-être un dallage énigmatique exhumé près de l’église.

L’occupation du lieu remonte clairement au Néolithique qui a livré, dans ses alentours, nombre d’artefacts (outils en silex taillés ou polis) qui témoignent de la présence d’hommes, sans doute sédentarisés et organisés en tribus. Un tombeau contenant plusieurs squelettes fut fouillé à Hérouval (vers 1830).

De la période gauloise, on ne sait rien, comme très souvent dans notre région. En revanche, l’époque gallo-romaine se montre riche de plusieurs villas implantées dans les écarts (4 à Beaugrenier et 3 au Bout du Bois). Quelques monnaies ont même été trouvées dans l’enceinte du bourg.

La période mérovingienne a livré de nombreux sarcophages monolithes, suggérant une densité de population élevée. Ces sarcophages auraient été utilisés pour construire en hâte un rempart de fortune, de plusieurs mètres de haut, peut-être pour se protéger d’une attaque viking (Graves, 1827). Les maisons en torchis, à toit de chaume, fragiles, de la période post-gallo-romaine, n’ont laissé aucune trace.

Au XIème siècle, Montjavoult était une seigneurie ecclésiastique dépendant de l’abbaye de Saint-Denis. Une première église est construite sur la butte, qui n’avait sans doute rien à voir avec le magnifique édifice visible actuellement. Vers 1250, Montjavoult est l’un des fiefs ecclésiastiques les plus riches du doyenné de Chaumont. Puis arrivent les Anglais qui occuperont le site pendant 30 ans, comme à Chaumont-en-Vexin, avec leur cortège de déprédations, qui explique la reprise de l’église au XVIème siècle.

Parmi les nobles des lieux, le seigneur du Bout du Bois, de Valécourt et du Vouast, le plus important, se fera construire un château-fort , remanié au XVIème siècle. Par la suite, diverses familles se succéderont selon les aléas de l’Histoire, les mariages et les lieux (les Mornay, les de Broglie, les Chaumont, les de Noyon, …).

Sous la Révolution, en 1794, l’église est dévastée. Le XIXème siècle est marqué par la renaissance du protestantisme qui aboutit en 1883 à la création de l’« Œuvre des Trois Semaines », qui existe toujours. Elle se préoccupe du bien-être des enfants (placement en famille, école, colonie de vacances, …). Elle a recueilli et protégé plusieurs enfants juifs pendant la guerre de 39-45.

Le village de Montjavoult fut également sollicité par le cinéma. Tout le monde se souviendra de la scène de mariage du célèbre « Les aventures de Rabbi Jacob » réalisée sur le parvis de l’église. Enfin, ajoutons que Montjavoult est aussi un village d’artistes avec Pascal et Laura Catri, Stéphanie d’Amiens d’Hébécourt, … (voir la rubrique Art et Terroir)
: Le blason de la commune se décrit : « D'or aux deux doloires de gueules en demi-cercle en forme de mont, surmontées d'un sautoir ancré d'azur chargé d'une fleur de lys du champ ».

Rédacteur : Philippe Ott d’Estevou - 03-05-2020

Pour en savoir (beaucoup) plus :
Roselyne Soudan
http://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/la-region-picardie/oise-60/montjavoult.html