Gomerfontaine - Point 5

Le "Dolmen des Trois Pierres " de Trie-Château est  une Allée Couverte de la Garenne de Trye.
Elle  ne manque pas d'interpeler aussi bien le promeneur que le scientifique depuis des centaines d'années.  Lieu énigmatique empli de légendes, cette allée sépulcrale de la Civilisation Seine-Oise-Marne,  classée Monument Historique en 1862, marque l'installation de nos ancêtre néolithiques dans notre contrée.
A 250 m, le Menhir, une pierre dressée de 4 m dont 2 sortent de terre, est plantée dans les sables.

Lien vers la carte de Gomerfontaine-Compostelle

Lien vers le plan la Boucle du Dolmen : Trie-Câteau

Quelle soit nommée " Dolmen des Trois Pierres","Pierre-Percée", "Pierre-Trouée", "Pierre-aux-Druides" ou "L'Autel des Druides", l' Allée couverte de Trie-Château est une allée sépulcrale rattachée à la Civilisation Seine-Oise-Marne qui, au milieu du IIIème millénaire (fin Néolithique - début Chalcolithique), occupait nos contrées jusqu'à l'actuelle Belgique.  Les édifices funéraires de cette civilisation se caractérisent par la présence d'un pronaos, le vestibule d'entrée au monument. Derrière la dalle perforée,  l'ossuarium accueillait le corps des défunts.
Au cours de celles-ci, Antoine Passy note la présence d'"une quantité considérable de squelettes couchés" accumulée immédiatement derrière le vestibule. Ceux-ci reposaient sur un sol dallé sur les trois premiers mètres par des pierres plates de  8 cm d'épaisseur. Il est généralement admis que ces fouilles anciennes de 1836 ont certainement détruit le reste du dallage ainsi que l'orthostat du chevet et les dalles de couverture.  Nous pouvons aussi conjecturer que les corps étaient simplement passés par l'orifice, que l'officiant restant à l'extérieur ne pouvait donc pas étendre dans le fond de l'édifice.

L'axe de symétrie de l'édifice fait un angle de 22°30 par rapport au Nord actuel.
Si la datation fini- néolithique est aujourd'hui admise, nos anciens ont vu dans ce dolmen, dont l'allée était couverte de terre, l'autel d'un rite druidique donc gaulois.  D'autres légendes ont fleuri à l'ombre du vestibule. L'une d'elle consistait à faire passer des enfants malades par l'orifice du pronaos afin que la santé leur soit accordée. Deux concernent son édification. Des fées auraient transporté les pierres dans leurs tabliers tandis qu'une autre légende affirme que l'édifice est sorti de terre, telle une plante, ...  et que l'on peut encore le voir croître !
Situé à quelques 250 m de l'Allée Couverte, un bloc en calcaire du même type que celui de l'Allée se dresse d'environ 2 m au-dessus du sol. Cette "Pierre levée" qui a  été signalée en 1877 a été démocratiquement qualifiée de menhir lors d'une excursion organisée par la Société Normande d'Etudes Préhistoriques en 1905.
Les observations semblent bien confirmer cette hypothèse, malgré l'orientation du monument qui ne semble pas liée au dolmen. A "son pied un morceau de charbon et un ou deux (!) silex portant des traces de travail intentionnel" avait été relevé par M. Chedeville. En 1932, R.Pillon effectue des fouilles qu'il qualifie de "fructueuses". Le Musée conserve trois faucilles en silex qui en proviennent.
Ces deux monuments s'insèrent dans un contexte archéologique riche,  parsemé de nombreux sites de taille, dont l'atelier du Mont-Ouin. Ils montrent ainsi "l'existence d'une certaine agglomération d'individus" néolithiques.